GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin de janvier 2014

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

Une femme, ministre des armées

L'Allemagne a nommé Ursula von der Leyen ministre des forces armées. Elle est médecin et mère de sept enfants.

Ex ministre de la santé dans le gouvernement régional de Hanovre, puis ministre de la Famille de Merkel. A ce poste, elle se bat pour installer un salaire parental égal à deux tiers du dernier salaire, plafonné à 1800€ par mois, pour 14 mois au maximum. Grande nouveauté: elle inclut une incitation financière pour les nouveaux pères, afin qu'ils prennent au moins deux mois de congé parental. Et ça marche: plus d'un quart des pères allemands en profitent.

Sous sa tutelle, l'Allemagne a augmenté le nombre de places en crèches, afin que les femmes puissent mieux concilier travail et éducation des enfants. Ministre du travail entre 2009 et 2013, elle impose un quota légal de femmes à la tête des entreprises, contre l'avis de la chancelière et du patronat, et elle est favorable à un salaire minimum, projet phare de la gauche.

Source: www.tv5.org/...

Et une femme sortie du sérail à la tête de General Motors

Vice-présidente principale pour le développement mondial des produits de General Motors, entrée dans le groupe comme stagiaire en 1980, Mary Barra «a été élue par le conseil d'administration pour devenir la prochaine directrice générale de l'entreprise» et «va entrer au CA» (communiqué du groupe).

Elle est la première femme à diriger un géant automobile mondial. Dans la bataille contre le plafond de verre, c'est donc une forteresse du machisme qui vient de tomber...

Dan Akerson, précédent directeur général, a indiqué que «Mary Barra n'a pas été choisie pour faire politiquement correct» mais parce qu'elle est «probablement l'un des dirigeants les plus talentueux que j'ai jamais rencontrés». «Elle est très appréciée» et son choix a été décidé «à l'unanimité» par le CA, a-t-il insisté.

Source: lexpansion.lexpress.fr/...

Mais le sexisme en entreprise persiste

Une hirondelle (fut-elle PDG) ne fait pas le printemps égalitaire en entreprise…! En France, une étude sur le sexisme en entreprise, cible des sujets au cœur de la réalité vécue et ressentie par les salarié-e-s. Elle révèle un phénomène généralisé: le sexisme ordinaire et ses effets délétères sur la qualité de vie au travail des femmes. Ainsi:

  • Quatre femmes sur cinq considèrent que, dans le monde du travail, les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou comportements sexistes (contre 56% d'hommes) ;
  • 90% des femmes salariées considèrent qu'il est plus facile de faire carrière pour un homme et 54% estiment avoir rencontré un frein professionnel en raison de leur sexe.
  • la moitié des femmes ont déjà entendu un «ma poule, ma cocotte, miss…» dans leur travail ;
  • lorsqu'elles expriment des prétentions salariales, une femme sur trois les voit remises en question, contre moins d'un homme sur vingt.

Le rapport préconise de créer des «actions collectives» menées par les syndicats, qui permettraient d'obliger une entreprise à remédier à des situations de discrimination.

Source: Enquête réalisée auprès de près de 15.000 salariés de neuf grandes entreprises françaises (Radio France, France Télévisions, la RATP, la SNCF, Orange, GDF Suez, le groupe La Poste, Air France et LVMH). Source: femmes.gouv.fr/...

Au Nigeria: des «usines à bébé»

Depuis plusieurs mois, les autorités du pays ont découvert des «usines à bébé», en particulier dans le Sud-Est du pays. Ainsi, fin octobre au Sud où six adolescentes enceintes étaient retenues, une nouvelle «usine à bébés» a été découverte à Owerri ; 16 jeunes filles enceintes, âgées de 14 à 19 ans, ont été libérées. Elles ont déclaré avoir reçu chacune 100.000 nairas (466 euros) en échange de leur nourrisson. Arrêté, le propriétaire de la maison prétendait que l'établissement était le siège d'une organisation non gouvernementale pour la promotion des droits de la femme et de l'enfance. Le trafic d'êtres humains perdure en Afrique où des enfants sont achetés à leurs parents pour travailler dans les champs, les usines et le ménage. Des cas de prostitution, de tortures, voire de sacrifices dans les rituels de magie ont aussi été rapportés.

Source: www.7sur7.be/...

La vente des tests de grossesse autorisée en grandes surfaces

En France, l'Assemblée nationale a voté l'autorisation de la vente des tests de grossesse dans les grandes surfaces, malgré l'opposition de l'UMP, de l'UDI, des radicaux de gauche et du Front de gauche. Les pharmaciens ont dès lors perdu leur monopole sur la distribution des tests destinés au diagnostic de la grossesse et des tests d'ovulation.

«Il ne s'agit pas de juger la sexualité des Français, [mais de] faciliter l'accès aux tests», a fait valoir la ministre déléguée à la famille, Dominique Bertinotti, en soulignant que cette mesure ne remettait pas en cause l'exigence de sécurité du produit, et que le Planning familial était favorable à la mesure. «Dans beaucoup de cas, on a besoin de l'anonymat pour avoir accès [à ces tests de grossesse]», a abondé le ministre délégué à la consommation Benoît Hamon, en indiquant que l'information des femmes allait être renforcée par arrêté sur la notice et l'emballage de ces produits.

Source: www.lemonde.fr/...

Les droits reproductifs en question en Europe et aux États-Unis

En même temps qu'on célébrait en ce 10 décembre la Journée internationale pour les Droits humains, le Parlement européen a rejeté, le 10 décembre, un texte qui réclamait un accès généralisé à la contraception et à des services d'avortement sûrs. Ce texte qui prônait la liberté de choix quant au fait d'avoir ou non des enfants, et à quel moment, a été balayé par un texte alternatif affirmant la primauté des Etats sur de telles questions qui a récolté 334 voix pour et 327 contre. L'éthique de certains est «en solde» à six mois des élections», juge le parlementaire belge Marc Tarabella, membre de la commission. «Ce vote traduit une nette régression pour les droits de la femme ; le Parlement et l'Europe vivent de mauvaises heures», poursuit l'élue française Nicole Kiil-Nielsen.

Source: www.lemonde.fr/...

Quant à l'Espagne, elle vient de faire un bond en arrière, trois ans après une avancée ouvrant largement le droit à l'avortement. Le gouvernement conservateur a adopté le 20 décembre 2013 un projet de loi qui restreindrait fortement l'accès à l'interruption de grossesse si le Parlement l'approuve. Le système prévu ne stipule plus que deux conditions drastiques. www.lemonde.fr/...

«Oui à la vie mais c'est moi qui choisis» ; «Les prêtres et les juges, hors de mon corps». Lors d'une manifestation à Madrid, en juillet 2011. Dani Pozo/AFP →

Enfin, aux Etats-Unis, la Cour suprême américaine a bloqué, le 31 décembre 2013, le financement de la contraception. www.tv5.org/...

La loi sur l'assurance-maladie prévoit le remboursement par le secteur privé www.tv5.org/... de toutes les contraceptions approuvées par le gouvernement. Sous la pression de groupes religieux, le gouvernement avait exempté les églises et autres lieux de cultes de cette disposition. Aujourd'hui, certains employeurs religieux refusent de financer certains contraceptifs et veulent aussi bénéficier de cette exception. Si elle en décide ainsi, «cela permettrait aux employeurs d'imposer leurs convictions morales à leurs employés, installant un dangereux précédent qui serait discriminatoire vis-à-vis des femmes», souligne Donna Barry, une responsable du Centre pour le progrès américain (CAP). Le gouvernement a été prié de présenter ses arguments contre la suspension de cette clause. 

Source: www.lapresse.ca/...

Au Maroc, les violences faites aux femmes sortent du silence

Au Maroc, l'ampleur du problème des violences faites aux femmes est longtemps restée ignorée. Mais un projet de loi proposé par le gouvernement www.tv5.org/... islamiste doit désormais permettre de les sanctionner sévèrement, même si le texte doit encore être amélioré. L'an dernier, les propos de la ministre des Femmes, Bassima Hakkaoui, selon laquelle «près de six millions de Marocaines» - soit une sur trois - étaient victimes «de violences», avaient suscité l'émoi. Selon la version initiale du projet de loi, l'auteur de violences contre une femme pourrait désormais être passible de 25 ans de prison. En outre, le «harcèlement sexuel» y est ciblé de manière inédite, avec des peines allant jusqu'à trois ans d'emprisonnement. Au Maroc, d'après une étude du Haut commissariat au Plan (HCP, officiel), une femme sur quatre (25,5%) a été victime de «violence sexuelle» - physique ou psychologique - au cours des 12 mois précédant l'enquête.

Le taux dépasse même 40% chez les 18-24 ans. Néanmoins, le texte gouvernemental a été critiqué par les associations féministes. Ainsi, Sara Soujar, une militante, reproche le peu de cas fait, selon elle, des femmes célibataires. «On a l'impression en lisant ce texte que la violence s'exerce essentiellement sur les femmes mariées ou divorcées, alors que d'autres sont peut-être plus exposées dit-elle. En écho, l'étude du HCP relève que plus d'une célibataire sur deux (53,9%) a fait l'objet de violence sexuelle durant l'année écoulée. «Les jeunes femmes qui travaillent dans les usines et les domestiques, dont beaucoup sont mineures, ne sont pas moins exposées», ajoute Mme Soujar.

Source: www.illionweb.com/...

Ne soyez pas victime d'une relation de complaisance ou forcée!

Dans le cadre de leur lutte contre les relations de complaisance et les mariages forcés, Maggie De Block, Secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration et Joëlle Milquet, Vice-Première ministre, ministre de l'Intérieur et de l'Egalité des Chances, lancent une campagne d'information et de sensibilisation intitulée «Ne soyez pas victime d'une relation de complaisance ou d'un mariage forcé», en complément à l'adoption de la loi contre les relations de complaisance et de l'insertion d'informations supplémentaires dans le Registre national. Le site relationdecomplaisance.be fournit des informations, comme un petit film de promotion, une fiche de campagne, un texte standard et une bannière. Nous sommes invitées à utiliser ces outils pour publication sur nos sites, afin de conscientiser un maximum de personnes à l'existence de telles relations et montrer que l'on peut faire quelque chose.

Si besoin: contactez la Cellule Relations de complaisance via le infodesk de l'Office des Etrangers Infodesk: 02-793.80.00 E-mail: Infodesk@ibz.fgov.be

Rififi à la grande mosquée de Paris autour de la salle de prière des femmes

La Grande mosquée de Paris a décidé de séparer hommes et femmes pendant la prière, déclenchant l'ire d'un collectif de musulmanes qui dénonce une «décision arbitraire de reléguer» les femmes «au sous-sol» de ce lieu de culte. Samedi 21 décembre, une douzaine d'entre elles avaient tenté d'accéder à la principale salle de prière et en avaient été empêchées par la sécurité et des fidèles.

Selon leur porte-parole, Hanane Karimi, elles ont à cette occasion été «victimes d'un déchaînement de violence». «Le déplacement des femmes est injustifié, nous voulons discuter de cette décision», a ajouté Mme Karimi. La séparation «géographique» des hommes et des femmes pour la prière à la Grande Mosquée de Paris, le plus vieil édifice de l'islam en France, a été décidée il y a plusieurs semaines «devant l'affluence croissante de fidèles». Les femmes priaient jusqu'alors dans la grande salle commune derrière un rideau - la tradition musulmane interdisant aux fidèles des deux sexes de se mélanger. Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, accuse en retour «ces activistes, leurs propos et le fait de vouloir faire du forcing dans la salle de prière» et qualifie les actions de ce groupe de musulmanes de «campagne téléguidée par certaines extrémistes».

Source: actualite.fr.be.msn.com/...

Après-midi d'étude organisée par l'Université des Femmes et le Vrouwenraad:

Trajectoires professionnelles au regard du genre: trois décennies de politiques

Le lundi 20 janvier 2014 de 12h45 à 16h30

Lieu: Institut pour l'égalité des femmes et des hommes (IEFH), Salle Henri Storck 1, rue Ernest Blerot à 1070 Bruxelles - Entrée libre. Informations et inscriptions souhaitées au 02/229.38.25 ou info@universitedesfemmes.be

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