GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin de mars 2013

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe ; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

Combattre la violence

A l'occasion de son Assemblée Générale de 2013, le Groupement belge de la porte ouverte a constaté que ses objectifs d'atteindre l'égalité de fait entre les Femmes et les Hommes étaient constamment battus en brèche par la permanence - dans le monde entier - de violences perpétrées contre les femmes. Notre résolution 2013 s'adresse donc à l'ensemble des décideurs afin qu'ils oeuvrent plus efficacement afin d'éradiquer ces violences.

Nous saluons, à cette occasion, quelques avancées. Aux USA, on se réjouit de la réussite d'Obama à faire accepter la loi dite VAWA (Violence Against Women Act), votée ce 28 février après 500 jours de carence dus au blocage de la loi par les Républicains... et la très immorale NRA (National Rifle Association) voyait d'un mauvais oeil qu'on puisse  dissuader les hommes violents d'assassiner leurs compagnes!

Source: laconnectrice.wordpress.com

En Belgique, on se félicite d'une autorisation élargie de rompre le secret professionnel pour les médecins, les psychologues, les assistant(e)s sociaux(ales) dans certaines circonstances: attentat à la pudeur et viol; homicide; coups et blessures volontaires; mutilations génitales sur des personnes de sexe féminin; délaissement ou abandon; privation d'aliments ou de soins. Ainsi, le droit de parole auparavant strictement limité à la protection des mineurs, est maintenant étendu au groupe-cible spécifique de la violence entre partenaires.

Plus d'infos sur www.osezdirenon.be

Résolution 2013 du Groupement belge de la Porte ouverte

NON à la double violence faite aux femmes
NON à l'impunité des agresseurs
NON aux systèmes qui criminalisent les victimes au lieu de les protéger

Au vu des actualités de l'année écoulée, le Groupement belge de la Porte Ouverte pour l'Emancipation économique de la Travailleuse constate que les atteintes aux libertés, à l'honneur et à l'intégrité physique des femmes sont bien loin de régresser,

  • témoin le viol d'un étudiant d'une haute école, déguisé en femme lors d'un bizutage, où la première réponse des autorités académiques a été l'interdiction du travestissement, comme s'il était normal de violer qui porte jupe; le comportement «provoquant» des femmes continue à excuser le crime de viol;
  • témoin le reportage « Femme de la Rue » de Sofie Peeters qui montre les insultes et harcèlements subis par les femmes dans les rues de la capitale de l'Europe;
  • témoin la charge de l'enfant né du viol qui incombe à la victime, à qui les églises interdisent l'avortement, ou déclaré inutile sous prétexte qu'«un véritable viol provoque rarement une grossesse», ou encore proscrit sous prétexte de détruire « la preuve du délit »;
  • témoin le viol endémique de femmes en Inde qui a surtout amené l'interdiction pour les femmes de sortir de chez elles sous peine d'amende, comme si la réponse légitime à l'agressivité de certains hommes passait par la disparition des femmes de la sphère publique;
  • témoin ces femmes victimes spécifiques des conflits d'Afrique centrale, systématiquement violées, torturées et mutilées, dont peu de médias sont l'écho (rendons hommage à Nicole Reumont qui nous en informe régulièrement dans son émission Afrik'Hebdo, RTBF, Prem1ère, le samedi de 18h30 à 19h) ;
  • témoin la systématisation du harcèlement sexuel collectif et du viol collectif, plus particulièrement en Egypte et au Congo (près de la Place Tahir au Caire, des femmes ont été isolées de leur groupe, puis pelotées par des dizaines d'hommes, avec comme objectif : écarter les femmes de l'espace public par la peur, les terroriser pour qu'elles restent à la maison ; au Congo, le viol est devenu une arme de guerre).

Sans prétendre être exhaustif, le Groupement belge de la Porte Ouverte pour l'Emancipation de la Travailleuse exige que le Gouvernement belge mette tout en oeuvre, par l'Europe ou les Nations-unies mais également en Belgique, pour éteindre ces violences et ces injustices, qui empêchent les femmes d'être citoyennes à part entière, des agents économiques à l'égal des travailleurs masculins ou simplement de naître libres et égales, droit prévu dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

Nous demandons que des sanctions politiques et économiques soient appliquées vis à vis des partenaires étrangers qui ne respectent pas les droits des femmes et ne poursuivent pas leurs agresseurs.

ONU: accord historique pour dénoncer les violences faites aux Femmes

Une belle dernière victoire de Michelle Bachelet comme directrice exécutive de l'Onu femmes : il aura fallu deux semaines de négociations, mais ce 15 mars, l'ONU a adopté une déclaration « historique » dénonçant les violences faites aux femmes. Historique parce que les diplomates sont parvenus à convaincre des États très réticents, comme l'Iran, la Libye, le Soudan et d'autres pays musulmans. Ils ont accepté d'inclure un paragraphe qui précise que la violence contre les femmes et les filles ne pouvait se justifier « par aucune coutume, tradition ou considération religieuse ». De leur côté, les pays occidentaux qui poussaient à l'adoption d'un texte vigoureux ont dû faire des concessions sur le chapitre des droits des homosexuelles et des droits sexuels (contraception, avortement). Au cours des négociations, l'Iran, le Vatican ou la Russie s'étaient ligués dans une alliance conservatrice, pour tenter d'édulcorer le projet de déclaration finale soutenu par les Etats-Unis, le Canada et les Européens, notamment la Norvège et le Danemark. Les pays conservateurs s'opposaient aussi à ce que des relations sexuelles imposées à une femme par son mari ou son compagnon soient considérées comme un viol et les Frères musulmans, qui ont été portés au pouvoir en Egypte après la révolution de 2011, estimaient pour leur part que le texte en discussion à l'ONU est contraire à l'islam et conduirait à la « déchéance totale de la société » en cas d'adoption.

« La Commission demande instamment aux Etats de condamner avec force toutes formes de violence contre les femmes et les filles et de s'abstenir d'invoquer toute coutume, tradition ou considération religieuse pour se soustraire à leur obligation de mettre fin » à cette violence, proclame la déclaration. Elle ajoute que les Etats doivent « accorder une attention particulière à l'abolition des pratiques et des lois discriminatrices envers les femmes et les filles ou qui perpétuent ou considèrent comme acceptable la violence exercée à leur égard ». Les pays doivent « traiter et éradiquer en priorité les violences domestiques ».

Source: www.tv5.org

L'Inde fait tache

Cinq hommes ont avoué avoir participé au viol collectif d'une touriste suisse dans le centre de l'Inde, trois mois après celui d'une étudiante, qui en était morte, à New Delhi. La victime et son mari circulaient en vélo à travers l'Inde et avaient installé leur tente pour une étape dans l'Etat du Madhya Pradesh, quand plusieurs hommes ont attaqué le couple vendredi 15 mars 2013, attaché l'homme et violé sa femme en sa présence.

Une dentiste de Londres, en voyage en Inde, a sauté en pleine nuit, le 19 mars 2013, par la fenêtre de sa chambre d'hôtel à Agra, où se situe le célèbre mausolée du Taj Mahal, en voulant échapper à une agression sexuelle. La victime, âgée d'une trentaine d'années, a sauté du premier étage du bâtiment, pourchassée par deux hommes entrés dans sa chambre. La jeune femme avait rejeté les avances du gérant de l'hôtel.

Femmes et Université

L'Université Libre de Bruxelles a organisé ce 7 mars dernier une passionnante Conférence intitulée: « En finir avec le neurosexisme », par le Professeur Isabelle Dussauge (Université d'Uppsala, Suède). Une démonstration brillante de la persistance des préjugés sexistes jusque dans les laboratoires de recherche universitaire!

Cherchez l'erreur !

Le premier symposium de la Ligue des organisations féminines islamiques internationales:

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