GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin de juillet 2012

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

Vers un recul du droit à l'avortement et un retour des politiques natalistes

Du 20 au 22 juin 2012, une Conférence des Nations Unies sur le développement durable s'est tenue à Rio (Brésil). Vingt ans après le Sommet de la Terre, cette conférence intitulée Rio +20 a réuni les dirigeants du monde entier dans le but de prendre des engagements décisifs non seulement pour le développement durable mais aussi pour l'avenir de la planète. Elle s'est clôturée par une Déclaration finale. Hélas, Rio +20 demeurera synonyme de recul pour les femmes dans le monde. Ainsi, les articles de la déclaration politique portant sur «l'égalité de genre et l'autonomisation des femmes» (gender equality and women empowerment) ne font plus référence au terme «droit» à la santé sexuelle et de la procréation, ils ne parlent plus que de «santé sexuelle et de la procréation».

En Belgique et en Europe, la Plate-forme pour le droit à l'avortement a publié récemment un communiqué de presse en référence à Rio +20 et à sa Déclaration finale, dans lequel elle dénonce le nouveau revers subi par les femmes en matière de droit à l'avortement à l'instar des positions conservatrices de certains Etats dans le monde comme le Nicaragua, le Chili, la Russie, le Honduras, la Syrie, la République Dominicaine, le Costa Rica et l'Egypte sans faire l'impasse de l'influence toute puissante du Vatican sur la question. Une fois de plus, force est de constater qu'aujourd'hui encore, au XXIème siècle, les femmes ne disposent pas du droit de choisir d'enfanter ou pas, bref, du droit de disposer librement de leur corps.

Il est plus que temps de réagir afin de préserver les jeunes générations des tentations de rallier des thèses ultra-conservatrices en matière de droit à l'avortement, comme celles soutenues par «pro life» et ses directeurs de conscience bien connus. Il est en particulier interpellant que certains membres du «Conseil de la Jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles» aient affirmé avec insistance «que l'avortement ne peut être considéré comme un droit de l'homme comme les autres».

Diablement vrai: c'est surtout un droit de la Femme...

Une version détaillée et documentée de cette thématique sera postée sur notre site web.

«Salope, putain, chienne»

Scène du reportage de Sofie Peeters

Elle a du cran, la jeune cinéaste: elle a osé dire et montrer le cauchemar des jeunes femmes dans les «quartiers» (faut-il vraiment préciser?) de Bruxelles... «Femme de la Rue», documentaire interpellant de la jeune réalisatrice flamande Sofie Peeters, relance le débat sur le machisme sexuel dans les rues de Bruxelles. Principalement du fait des allochtones. Les témoignages de cette Louvaniste exilée à Bruxelles ont été compilés pour un travail de fin d'étude. Tourné en caméra cachée, mais pas toujours. Car c'est un comportement qui fait partie des moeurs à Anneessens, à Lemonnier ou à Midi. Dont ces hommes irrespectueux et frustrés ne se cachent même pas.

Ce recul de la liberté des femmes dans la capitale de l'Europe était un tabou dont on ne parlait guère... de crainte peut-être, de passer pour «raciste»! mais sexiste, ça pas de soucis: personne n'a honte...

Puisse le débat enfin s'ouvrir.

Quelques personnalités politiques annoncent des réactions: nous attendons de voir.

Grandir et avancer

Abi a 24 ans. Excisée à l'âge de 8 ans au Mali, elle a été opérée à 18 ans par le docteur Foldès, un urologue qui a mis au point une technique chirurgicale de réparation de l'anatomie vulvaire et du clitoris. Elle raconte son parcours... et souffle un vent d'espoir pour des millions de femmes martyrisées par une coutume sanguinaire. D'après une étude menée sur 3.000 patientes excisées, la chirurgie réparatrice est un succès.

La lumière de la science fait parfois reculer les ténèbres...

www.liberation.fr/...828986

Femmes à l'honneur

Nkosazana Dlamini-Zuma, à la tête de l'Union africaine

Nkosazana Dlamini-Zuma est la première femme à la tête de l'Union africaine

Une femme élue pour la première fois à la tête de l'Union africaine. Nkosazana Dlamini-Zuma, ex-épouse de l'actuel président sud-africain, est une diplomate d'expérience au caractère bien trempé. Elle a notamment passé dix ans aux Affaires étrangères à Johannesbourg, de 1999 à 2009.

Trois femmes chef d'entreprises primées à la 1ère édition du «Trends Woman Award»

BRUXELLES - La première édition du «Trends Woman Award», qui vise à mettre en évidence des femmes d'affaires, a récompensé trois femmes chef d'entreprise «exemplatives et inspirantes», jeudi soir à Namur, dans le cadre du premier salon «Entreprendre en Wallonie».

Il s'agit d'Anne-Marie Heller, de la société Defimedia, dans la catégorie «chef d'Entreprise-CEO», de Sylvie Van den Eynde, de Delhaize Belgique, dans la catégorie «manager» et de Jennifer Troisfontaine, de Ze Agency, dans la catégorie «starter».

Source: belga, www.lavenir.net...00170904

Expo

Photo d'avocate, de  Charlotte Draycott

Amazone en collaboration avec le Lobby Européen des Femmes vous invitent à visiter l'exposition Mon monde: visions du féminisme du 21ème siècle – Images de jeunes femmes à travers l'europe.

Dans le cadre de la célébration de son 20ème anniversaire, le Lobby européen des femmes a lancé le 8 mars 2010 un concours photo dans 30 pays afin de présenter les visions de jeunes femmes sur le monde dans lequel elles vivent.

D'une centaine d'images, aux messages créatifs et forts sur le thème du «Féminisme du 21ème siècle», un jury de haut niveau en a sélectionné 20 pour faire le tour de l'Europe à travers cette exposition unique que nous sommes fiers de vous présenter aujourd'hui. Nous espérons que les visions de ces talentueuses photographes vous feront réfléchir et agir!

L'exposition peut être visitée du 5 juin au 30 août 2012 dans les locaux d'Amazone, rue du Méridien 10, 1210 Bruxelles, pendant les jours ouvrables de 9 à 17 h.

Commission Femme et développement

Créée par Arrêté royal le 14 juillet 1994, cette commission auprès du Ministère des Affaire Etrangères a eu un rôle important dans l'orientation de l'administration de la Coopération au Développement en faveur du l'égalité des «genres».

Son objectif est de promouvoir dans toutes les actions belges en faveur du développement des pays du sud la dimension «genre» et ainsi d'orienter le Ministre et l'administration vers une attention accrue dans cette optique envers les femmes du Sud. Elle pense en effet que la «non»-prise en compte de femmes dans ces actions est un facteur de retards et de mauvaise adaptation des programmes.

Elle est composée de 24 délégué-e-s – néerlandophones et francophones – des différentes acteurs de la coopération soit l'administration de la DGD, de la CTB, le VLIR et le CIUF (les universités), les ONG, les conseils des femmes N et F et en outre coopte des expert(e)s.

Elle organise ses travaux dans plusieurs directions – l'agriculture, la santé, l'enseignement, les droits humains, les outils statistiques, etc. Elle travaille avec d'autres organisations internationales ou belges et avec des compétences diverses: en particulier, la conférence internationale de Pékin sur la femme, la conférence d'Accra et celle du Caire sur la santé reproductive, la résolution 1325 du Conseil de sécurité, ou les Objectifs du millénaire de l'assemblée générale des Nations Unies, etc. Elle a publié plusieurs résultats de ses travaux (1). En particulier elle donne un avis sur les notes stratégiques et les programmes et projets de la coopération belge et a contribué à la création d'un service de la femme au sein de l'administration. Elle a assuré aussi la sensibilisation des attachés de la coopération dans les pays partenaires de la Belgique.

Ce travail a été entrepris depuis 16 ans pour une coopération plus efficace et tenant compte de l'énorme potentiel de femmes dans ces domaines.

(G. Ryckmans, membre de la CFD).

Apprendre à dire «NON»

Le réseau Mariage et Migration, association qui lutte contre le mariage forcé, vient de lancer une campagne d'information sous forme d'un site internet: «Au travers de ce site, nous voulons outiller les jeunes, explique Monia Elimari, coordinatrice du réseau. Ils ne connaissent pas leurs droits. Et ils ne savent qu'avec la Norvège, la Belgique est le seul pays au monde à avoir pénalisé le mariage forcé ou la menace de mariage forcé. Et puis, nous voulons aussi sensibiliser les professionnels. Au travers de débats avec les jeunes, on se rend compte que la prise en charge et l'écoute sont encore difficiles. Parce que le mariage forcé reste encore un tabou. Et que, jusqu'il y a peu, on estimait qu'on n'avait pas à intervenir, que ça faisait partie de la culture.»

Le message de la campagne est donc clair: «Chacun a des droits, exerçons-les librement. Le mariage forcé, il faut en parler.»

Même si les chiffres manquent, l'impression que le nombre de mariages forcés augmente est bien là. Outre des facteurs économiques, on constate que certains parents allochtones ont peur de voir leurs enfants se diluer dans la nouvelle société dans laquelle ils vivent et préfèrent organiser des mariages arrangés plutôt que de risquer des mariages mixtes.

Cette initiative devrait aider parents et enfants à sortir de ce cercle étouffant.

C'est en tout cas ce que le réseau Mariage et migration espère.

www.monmariagemappartient.be

Source: l'avenir

Lire...

«Les antiféminismes», ouvrage Coordonné par Anne-Marie Devreux et Diane Lamoureux, Cahiers du Genre 52 / 2012, Numéro conjoint avec Recherches féministes (Canada), vol. 25, n1.

Illustrant la dynamique des relations entre pays produisant des travaux féministes, ce numéro élaboré conjointement avec la revue québécoise Recherches féministes montre la variété des champs d'action des antiféministes et leurs stratégies pour tenter de faire taire les voix multiples des féminismes, en France et au Québec mais aussi au Vatican, au Mexique ou à Madagascar.

cahiers_du_genre.pouchet.cnrs.fr/FichesNumeros/numero52.html


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