GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin de février 2011

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

«Participez à notre Assemblée générale»

Nous convions tous nos membres en ordre de cotisation à notre prochaine Assemblée générale statutaire annuelle, qui se tiendra le samedi 26 février 2011 à 17h30, local H2.165 du bâtiment H, ULB avenue Héger, Campus du Solbosch.

Les personnes (H/F, membres effectifs de PO en règle de cotisation) désireuses de se porter candidates pour devenir membre de notre Comité sont invitées à nous le faire connaître par écrit; celles qui désirent soutenir une candidature nous le communiqueront en nous renvoyant pour le 15 février le formulaire ci-joint en dernière page (ou une photocopie) complété et signé.

Les membres suivants sont (ré)-éligibles (pour deux ans): Marie Christine EXTEYL, Jean-Claude NICOLAY, Dany MARIQUE. D'autres membres effectifs en règle de cotisation peuvent également se présenter: le nombre de membres élus au Comité n'est pas plafonné.

Nous serions heureux que vous puissiez également vous joindre à nous après l'AG autour d'un repas amical dans un petit restaurant du quartier (prix démocratiques).

Statistiques

L'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) vient de publier 2 volumes de statistiques se rapportant à l'année 2010. L'un est consacré à «La situation des jeunes en Belgique francophone» et comporte des chiffres ventilés par sexe. L'autre se rapporte à «L'égalité entre les femmes et les hommes en Wallonie». Deux constatations intéressantes: le niveau de formation des femmes est supérieur à celui des hommes, dans la tranche des 25-34 ans, la proportion de femmes diplômées de l'enseignement supérieur est de 44% pour 32% en ce qui concerne les hommes. En matière de formation continue et de régularité du parcours scolaire, nous constatons la même tendance .En ce qui concerne l'emploi, environ 50% des femmes entre 15 et 64 ans ont un emploi, toutefois le taux d'emploi des hommes reste plus élevé (62,3%). Les mêmes écarts et déséquilibres persistent en matière de qualité de l'emploi chez les femmes: types d'occupation, secteurs moins bien rémunérés, temps partiel, plafond de verre et donc des différences salariales marquées.

De nouvelles statistiques concernant «Les expériences des femmes et des hommes en matière de violence» apparaissent dans le rapport et montrent que si les hommes sont plus «touchés» dans la sphère publique, ce ne sont en majorité «que» des violences verbales tandis que les femmes sont principalement victimes de violences physiques dans la sphère privée. Les violences considérées comme les plus graves par les hommes ont été commises par des inconnus alors que chez les femmes plus de 30% sont commises par le partenaire; chez les hommes, seulement 6% des faits ont été identifiés comme commis par un partenaire.

À retrouver sur statistiques.wallonie.be - info@iweps.be

Boulot ou bébé?

«Boulot ou bébé, la cruelle alternative regagne du terrain». L'agence Regus et la DARES ont mené des enquêtes en France montrant que la proportion des entreprises prêtes à embaucher davantage de mères de famille a chuté de près de 20% en un an. Toutefois, 57% d'entre elles apprécient les mères reprenant le travail car elles offrent leur expérience et leurs compétences sans demander des salaires élevés. En 2011, crise oblige, les vieux réflexes patriarcaux refont surface. Les entreprises exigent en outre de plus en plus de flexibilité (primant parfois sur la compétence) et sans vraie politique de conciliation vie professionnelle-vie familiale, où les femmes assument toujours la grande majorité des tâches domestiques.

Faute de crèches en suffisance, un peu plus de 60% des enfants de moins de 3 ans sont gardés par une maman qui cesse ses activités professionnelles. Les stéréotypes de rôles, le sentiment de culpabilité savamment entretenus par le milieu social, par certains psychologues «différentialistes» attribuant d'office la priorité parentale aux mères, la mentalité post-moderne du «libre-choix» et du «mieux vivre» et enfin les média. Toutes ces pressions culturelles cumulent leurs influences et ne font que renforcer les tendances de retour au foyer.

www.lesnouvellesnews.fr (janvier 2011)
www.femmes-emploi.fr/article/le-travail-les-enfants-et-moi

Harcèlement au travail

Malgré l'absence de nouveau gouvernement, certaines commissions parlementaires continuent leur travail. Ainsi la Commission des Affaires sociales de la Chambre vient de se transformer en «groupe de travail spécial» sur le harcèlement au travail et consacrera 2 séances par mois à cette problématique. Avec l'aide de l'administration fédérale de l'emploi, le groupe décrit et évalue la situation tant du point de vue de l'application de la législation que des actes de harcèlement dénoncés. Ensuite les partenaires sociaux donnent leurs points de vueet les victimes témoignent par écrit ou par le biez de leur avocat ou d'un médecin spécialiste du stress. L'objectif est d'aboutir à des propositions concrètes pour tenter de prévenir et d'enrayer un phénomène qui touche toutes les catégories de travailleur-euses au sein des entreprises. Le harcèlement va des pressions continues et tensions aux humiliations, dépressions? et même le harcèlement physique et sexuel dont sont victimes principalement des femmes.

www.ps.be/Source/PageContent.aspx?ParentID=884&MenID=30903&EntID=1

Congé de maternité

En octobre dernier, le Parlement européen a voté en faveur de l'allongement du congé de maternité jusqu'à 20 semaines de durée minimum et pour l'instauration d'un congé de paternité obligatoire de minimum 2 semaines consécutives non transférables à la mère, les deux étant rémunérés à 100%. Ce vote obtenu à l'arraché n'est pas bien accueilli par plusieurs Etats membres chez qui le congé de maternité est inférieur à 20 semaines. Au vu de l'étude menée par la Commission sur le coût très élevé qu'engendrerait cette mesure, les employeurs dénoncent le caractère irresponsable de cette décision en temps de crise économique et qui plus est, disent-ils, elle risque de créer un frein à l'embauche des femmes en âge de procréer et d'accentuer les écarts de salaires entre les sexes. La Présidente du CFEP (Centre féminin d'éducation permanente) relève le risque de stigmatisation accentuant le stéréotype de la mère «maternante» et le report du changement de rythme et de la charge du fardeau de la double journée. «Travailler avec les partenaires sociaux afin d'améliorer pour les 2 parents la combinaison de la vie professionnelle et des responsabilités familiales, pense-t-elle, serait la meilleure solution».

Périodique trimestriel du CFEP, janvier 2011- www.cfep.be/-Notre-bulletin-trimetriel

Les nouveaux enjeux du féminisme

En décembre dernier, l'édition 2010 des «Rencontres de la laïcité, de l'égalité et de la mixité», a été consacrée aux nouveaux enjeux du féminisme. Cette initiative commune du Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ), du Comité belge Ni Putes Ni Soumises et du Réseau d'Action pour la Promotion d'un Etat Laïque (RAPPEL), (réalisée dans le cadre du Parcours de la Diversité de Saint-Gilles), a rassemblé 3 oratrices d'horizons différents sur ce thème: Wassyla TAMZALI (Alger), Djemila BENHABIB (Québec), Nina SANKARI (Pologne).

Dès l'introduction, il fut souligné l'importance de séparer le droit, le politique de la foi. Il y fut question des reculs en Pologne sous l'influence de l'épiscopat notamment en matière d'avortement libéralisé. Djemila Benhabib venue du Canada (auteure de «Ma vie à contre Coran») souligne les dangers de lâcher du lest au religieux en matière d'égalité entre les sexes. Le paradigme de la liberté des religions a été introduit par les islamistes eux-mêmes qui ont appris à communiquer à partir des discours et valeurs occidentaux. Pour W.Tamzali (auteure de«Une femme en colère»), l'État de droit limite l'intrusion de la religion chrétienne dans les législations. Elle explique les régressions en Algérie en partie parce que la majorité des femmes «n'ont pas fait le travail de rupture avec l'ordre familial et avec l'ordre religieux».

© Porte Ouverte 2011

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