GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin de juin 2005

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

Les femmes dans l'exposition «Made in Belgium», visite de la Porte Ouverte

Le comité de PO vous invite à le rejoindre pour visiter l'exposition «Made in Belgium» organisée à l'occasion de l'anniversaire des 175 ans de la Belgique.

Notre visite, organisée par Marie-Christine Exsteyl, sera principalement axée sur les femmes talentueuses qui ont vécu dans le pays depuis son indépendance.

Où? Dexia Art Center, 50 rue de l'Ecuyer à 1000 Bruxelles. Quand? le samedi 10 septembre 2005 à 16h devant le guichet de la billetterie; le prix de groupe revient ,par personne, à 8 euros (à partir de 20 personnes) ; des appareils «audio» sont disponibles pour les personnes qui le souhaitent. La visite complète dure 2 heures à votre libre choix; seuls seront « encadrés» les arrêts devant les portraits de femmes.

Inscriptions: avant le 1er septembre auprès de PO

  • soit par courriel info@porteouverte.be
  • soit par la poste: P.O. Boulevard General Jacques, 61, 1050, Bruxelles.

Si nous sommes moins de 20 participant(e)s le prix sera de 10 euros payables à l'entrée de l'exposition. C'est avec grand plaisir que nous vous retrouverons à l'occasion de cet événement unique.

La «constitution européenne» et les droits des femmes

Alors que dans tous les pays européens, l'approbation ou non du texte de la constitution fait la une, très peu nombreuses sont les voix qui s'élèvent pour informer des dangers encourus par l'égalité pour les femmes .

En France, Gisele Halimi a résumé la situation et répondu aux personnes qui déclaraient que le projet de traité institutionnel comportait des avancées pour les femmes et que l'égalité y était affirmée comme valeur.

Elle explique que malgré la mobilisation des mouvements féministes, on ne trouve aucune trace de cette égalité dans la première phrase de l'article 1-2 qui énumère les valeurs de l'Union; l'égalité apparaît uniquement dans la deuxième phrase comme une caractéristique.

La différence est fondamentale; la valeur fondatrice conditionne le caractère européen du pays; la caractéristique est un constat, une donnée de sociologie extrêmement mouvante et l'égalité femmes/hommes a été ainsi de nouveau ravalée au rang d'objectif. Pis, le droit pour les femmes de choisir de donner la vie n'est pas reconnu ; l'article II -62-1 déclare que «toute personne a droit à la vie»; cet article pourrait être mis en concordance avec les récentes tentatives d'insuffler la vie et des droits au foetus; l'article I-52-3 instaure un dialogue privilégié avec les Eglises tandis qu'en même temps le nouveau pape déclarait que «l'avortement, c'est la liberté de tuer».

Création d'un «institut du genre» au niveau européen

Les objectifs de l'institut sont repris dans le projet de règlement de cette manière: «assister les institutions communautaires ,en particulier la Commission et les autorités des Etats membres dans la lutte contre les discriminations fondées sur le sexe et dans la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes».

Le projet de règlement prévoit aussi la participation des ONG aux organes directeurs de l'institut ce qui nous paraît très positif et porteur de partenariats entre différents acteurs et entre les Etats membres de l'Union afin de permettre des échanges de bonnes pratiques et de créer une dynamique importante. Cet institut devrait voir le jour dans les prochains mois.

2007 sera «l'Année européenne de l'égalité des chances pour tous». La Commission en a décidé ainsi ; elle sera la pièce maîtresse d'une stratégie-cadre visant à garantir une lutte efficace contre la discrimination, la valorisation de la diversité et la promotion de l'égalité des chances pour tous y compris la dimension homme-femme.

En même temps la Commission annonce la réalisation d'une étude sur la possibilité d'adopter de nouvelles mesures pour compléter la législation anti-discriminatoire européenne en vigueur.

Appel à témoignages

En vue d'éditer une plaquette à la mémoire d'Adèle Hauwel nous recherchons des témoignages écrits de personnes qui ont connu Adèle.

Ecrivez nous vos souvenirs sur votre rencontre et sur vos relations avec elle et joignez y éventuellement des photos de vous avec ou sans Adèle.

Merci d'avance.

Les 100 ans de la théorie de la relativité

En 1905: «Albert Einstein élabore sa théorie de la relativité, que sa femme et ancienne condisciple Mileva Maric (1875 - 1934) met en formules mathématiques dont on remarque l'élégance et la simplicité.

D'origine serbe, elle est venue à Zurich étudier la physique et les mathématiques; elle a épousé son camarade de promotion au Polytchnicum dont elle a reconnu le génie. Ils se sépareront en 1914. Elle restera en Suisse avec leurs deux fils, tandis qu'Albert Einstein émigre aux Etats-Unis.

Quand il recevra le prix Nobel de physique en 1921, il viendra à Zurich lui en remettre le montant, signe de reconnaissance pour leur oeuvre commune» (Le XXème siècle des femmes , Florence Montreynaud, Nathan, 1999, p 54).

Les 100 ans de bécassine

De son vrai nom: Annaïk Labornez, Bécassine est l'héroïne bien connue d'une série dessinée dont le premier numéro parut en 1905 dans «la semaine de Suzette». Elle est la caricature de la petite bonne stupide parfaitement dévouée à sa «maîtresse».

Cette femme célèbre faisait partie d'une catégorie importante de la population active de l'époque, en France: 1 million de domestiques environ en 1906 dont 75% de femmes.

Les «bonnes» de cette époque étaient plus souvent des esclaves que des «employées de maison». Mal payées (20 à 50 francs par mois, alors que les employées de bureau gagnaient environ 20 francs par semaine) elles étaient soumises à des rythmes de travail épuisants puisqu'il fallait être levées avant les «maîtres» et couchées après eux.

De plus la loi de 1906 sur le congé hebdomadaire ne s'appliquait pas aux domestiques.

Cette situation peu enviable s'assortissait souvent d'obligations de type sexuel. La bonne était utilisée pour assouvir les besoins des hommes de la maison. Et en cas de grossesse elle était le plus souvent jetée à la rue sans indemnité et amenée à se prostituer pour survivre.

Au début de leur existence les mouvements féministes n'ont pas montré une très grande solidarité avec ces femmes, qui étaient fort isolées et donc peu organisées.

L'actualité nous montre que encore de nos jours des femmes sont dans des situations semblables, isolées, qui ont quitté leur pays d'origine, pour se retrouver entièrement soumises à des employeurs qui s'apparentent trop souvent à des geôliers. (Le XXème siècle des femmes, Florence Montreynaud, Nathan, 1999, page 52).

© Porte Ouverte 2007

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