GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin d'octobre 2004

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

Éditorial

En cette période de prix Nobel, nous devons sans doute nous réjouir de voir des femmes récompensées notamment dans deux des catégories les plus prestigieuses: la Littérature et la Paix (également en Médecine pour être complet). Cette cuvée est, certes, encourageante mais elle ne doit pas nous faire oublier que le nombre de femmes récompensées depuis la création des prix Nobel est dérisoire et que toutes les catégories scientifiques du Nobel 2004 ont été raflées par des hommes. Le pourquoi du comment nécessiterait certainement un long et lourd débat qui n'a pas sa place ici mais qui mériterait sans doute d'être organisé ? En bref, il y a du progrès mais, comme aurait dit Adèle Hauwel, restons vigilant-e-s.

Agenda

Réservez d'ores et déjà les dates suivantes dans vos agendas (voir détails pages suivantes):

  • 11 novembre 2004: Veillée Adèle Hauwel au 29 rue Blanche
  • 13 décembre 2004: Commémoration de décembre 1934 au Sénat

Commémoration de décembre 1934

En 1934, au vu de la crise économique du moment, un arrêté royal (n°40 du 8 décembre) avait autorisé le Ministre du travail de l'époque à déterminer le pourcentage d'emplois des femmes mariées ou non dans les diverses branches de l'industrie et du commerce en vue de les remplacer par des chômeurs BELGES de sexe masculin.

Refusant que ce soient les travailleuses qui paient le prix de la volonté de résorption du chômage et de la volonté d'obliger les hommes qui préféraient «traîner» dans leur foyer pendant que leur femme travaillait, à retrouver du travail, des associations féminines de toutes les tendances et la ligue des Droits de l'Homme ont - à l'instigation des responsables du GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE, à savoir L. DE CRAENE VAN DUURE et G. CISELET - organisé un meeting de protestation.

Des femmes de tout âge, toutes classes sociales confondues, des hommes progressistes y participèrent en nombre (la grande salle de la Grande HARMONIE à BRUXELLES dû refuser du monde); Adèle Hauwel, notre présidente honoraire y était déjà. Nous organiserons cette commémoration à son initiative avec des prises de paroles, entre autres, d'historiennes qui connaissent bien l'histoire mouvementée du travail des femmes et sont capables de faire des comparaisons avec la situation actuelle.

Nous vous invitons donc à venir nous rejoindre dans les locaux du SÉNAT pour cet événement organisé en collaboration avec la Commission sénatoriale de l'égalité des chances.

En pratique:

  • Quoi? Un séminaire de commémoration de l'événement qui s'est produit le 21 décembre 34 (voir détails ci-dessus)
  • Quand? Le 13 décembre 2004, de 9h30 à 13h
  • Où? Dans les locaux du SÉNAT rue de la LOI à Bruxelles
  • Comment? Nous avons le plaisir de vous y inviter; nous devons impérativement fournir les noms et adresses des participant-e-s afin de vous envoyer une invitation mais surtout pour préparer les badges d'accès sans lesquels vous ne serez pas admis-e-s dans l'enceinte du SÉNAT. Nous devons absolument recevoir vos demandes d'invitation avant le 11 novembre soit:
    • en écrivant au nouveau siège social de la Porte Ouverte: Bd G. JACQUES, 61 à 1050 Bruxelles
    • par e-mail à l'adresse info@porteouverte.be
  • Programme: le programme du séminaire sera entièrement axé sur l'emploi des femmes au passé, présent et futur. Le programme détaillé sera joint à l'invitation.

11 Novembre - Veillée conviviale des amies d'Adèle Hauwel.

Comme cela a été suggéré par les amiEs présentes à la fin de la cérémonie des obsèques d'Adèle Hauwel et surtout puisque toutes ses camarades de combat (les travailleuses du rang, comme elle aimait les appeler) n'ont pu se libérer pour ce dernier hommage, Luce Hautier vous propose de se réunir en une «Veillée des Amies d'Adèle Hauwel» afin d'honorer sa mémoire et d'échanger nos textes et souvenirs des grands et petits moments vécus avec elle sur la voie de L'ÉGALITÉ ENTRE FEMMES ET HOMMES.

En pratique

Au 29 rue Blanche juste après la fin des travaux de la Journée du 11 novembre prochain à partir de 17 heures. Un livre d'Or sera à notre disposition pour y consigner un dernier message; il sera accessible au 29 rue Blanche jusqu'au 31 décembre 2004 et ensuite déposé (et encore disponible) au Centre d'Archives pour l'Histoire des Femmes - photos et souvenirs des actions d'Adèle Hauwel seront les bienvenus.

Apportez une chandelle, une bougie pour éclairer et réchauffer cette veillée.

Programme de la Journée Nationale des Femmes

Jeudi 11 novembre 2004 - Les femmes: espérance de vie et vieillissement de la population:

  • 14h - Accueil - Ouverture de la Journée - Hommage à Adèle Hauwel, Présidente du Groupement belge de la Porte Ouverte, décédée ce 30 août 2004 14h15 - Marie Daniel, pensionnaire très active de l'Institut National des Invalides de Guerre d'Uccle
  • 14h45 - Élisabeth Franken, chargée de mission, Communauté française de Belgique: «Actions entre générations»
  • 15h30 - Hedwige Peemans Poullet, docteure en Histoire: «Femmes et sécurité sociale»
  • 16h15 - Catherine Markstein, médecin: «La santé des Femmes et la ménopause»
  • 16h30 - Une membre du groupe «La nouvelle étape», groupe de discussion pour les femmes de plus de 55 ans: Exposé des Objectifs et actions du Groupe «La nouvelle étape»
  • 16h45 - Clôture de la Journée - Pause détente (boissons et repas à votre disposition) suivie immédiatement par la «Veillée conviviale des Amies d'Adèle Hauwel»

Téhéran - Elle demande que son mari ne la frappe qu'une fois par semaine

Mercredi 22 septembre 2004, 10h20

Téhéran (AFP) - Une Iranienne a porté plainte contre son mari et a demandé au tribunal que son compagnon s'engage à la frapper seulement une fois par semaine, a rapporté la presse mercredi.

«Mon mari est violent et me bat pratiquement tous les soirs. Je pensais qu'après la naissance de notre enfant il allait arrêter. Mais cela s'est empiré», a témoigné devant le juge Maryam J., selon le quotidien réformateur Mardomsalari. «Je ne veux ni compensation financière. J'aime ma vie. Mon mari est violent. C'est dans sa nature. Je veux simplement qu'il s'engage à ne me frapper qu'une fois par semaine» a-t-elle ajouté, provoquant les éclats de rire du magistrat et de l'assistance. Sommé par le juge de s'expliquer, le mari a affirmé qu'il ne la frappait pas «tous les soirs». «Je frappe ma femme car la femme doit avoir peur de son mari et comme ça je la force à me respecter», a-t-il expliqué. Selon le journal, le juge a ordonné un engagement écrit du mari pour qu'il cesse de maltraiter son épouse.

Journée mondiale du refus de la misère

La journée mondiale du refus de la misère s'est tenue le 17 octobre dernier. À cette occasion, la présidente de la Commission des droits de la femme et de l'égalité des genres du Parlement européen, Madame ANNA ZÁBORSKÁ a tenu une conférence de presse où elle a rappelé que le rapport de la quatrième Conférence internationale pour la femme tenue à PÉKIN en 1995 a identifié l'éradication du poids persistant et croissant de la pauvreté des femmes comme un des 12 axes stratégiques requérant une attention et une action spéciale de la part de la communauté internationale, des gouvernements et de la société civile.

Elle a aussi rappelé que la Commission européenne avait déclaré que «la pauvreté, le chômage ainsi que l'absence d'éducation et d'accès aux ressources constituent les causes sous-jacentes de la traite des femmes».

Toutefois elle constate que l'Union européenne n'a pas encore suffisamment traité la question de la FÉMINISATION de la pauvreté; «les politiques et programmes mis en place pour combattre l'exclusion sociale manquent d'une approche spécifique concernant les femmes ou des propositions concrètes sur la façon de réaliser les buts de l'égalité des chances entre les hommes et les femmes». Lors de la session plénière du Parlement fin octobre, Mme ZÁBORSKÁ posera une question orale à la Commission et au Conseil des Ministres sur les moyens et méthodes d'éradication de la pauvreté féminine.

Nobel 2004

Prix Nobel de Littérature2004: Elfriede Jelinek

Le Prix Nobel de littérature 2004 a été attribué à l'Autrichienne Elfriede Jelinek, «pour le flot musical de voix et contre-voix dans ses romans» et sa critique des clichés sociaux. Les romans d'Elfriede Jelinek, a motivé l'Académie suédoise, dévoilent «avec une exceptionnelle passion langagière l'absurdité et le pouvoir autoritaire des clichés sociaux». Il s'agit du premier prix Nobel de littérature pour l'Autriche et le dixième récompensant une femme. (www.prix-litteraires.net)

Prix Nobel de la Paix 2004: Wangari Maathai

Professeur à l'université de Nairobi, Wangari Maathai a été présentée dans certains articles de presse comme «écologiste et féministe»? Elle commence à militer au sein du Conseil national de femmes du Kenya et crée le «Mouvement de la ceinture verte», projet de plantation d'arbres en Afrique. Plus de 30 millions d'arbres ont été plantés depuis 1977» (Le Soir du 9-10-2004).

Ombre au tableau: «Nul ne sait où se trouvent, au juste, les vingt ou trente millions d'arbres que l'association affirme avoir plantés» (Le Monde du 10-11 octobre).

Mais hélas ce n'est pas tout: «Lorsque les Mungiki lancent une campagne pour exciser les femmes kikuyus, au besoin par la force, en affirmant que cette «pratique traditionnelle» leur a été interdite par les colons, Wangari Maathai ne les désavoue pas. «L'excision est au coeur de l'identité des Kikuyus. Toutes nos valeurs sont bâties autour de cette pratique» explique-t-elle (Le Monde du 10-11 octobre).

Cette dame a certainement bien des talents et sans doute aussi certains mérites mais si les informations citées ci-dessus sont avérées on peut se demander si elle est féministe.

Adultère

Tout le monde aura entendu, à l'un ou l'autre moment au cours de l'été, des allusions à un projet de loi en Turquie visant à criminaliser l'adultère. L'adultère est le rapport sexuel d'une personne mariée avec une personne autre que son conjoint. Cette définition vise aussi bien les hommes que les femmes. Cependant le projet (rejeté depuis lors) visait à criminaliser surtout gravement l'adultère féminin. On se demande donc ce qui a empêché de nombreux journalistes de préciser lors des annonces qu'il était avant tout question de l'adultère féminin. Car c'est surtout en raison du caractère violemment sexiste et discriminatoire de cette mesure que c'est heureusement manifestée la réprobation de divers pays et opinions publiques.

TURKYIE: "Mères, déesses et sultanes"

Surprise, surprise: la majeure partie de cette expo est consacrée aux déesses mères et remonte à 9.000 ans avant notre ère. Un ravissement tant par le nombre et la qualité des pièces exposées que par la présentation (salles transformées en utérus rouge et noir...). La période byzantine est un peu escamotée et les sultanes surtout représentées par des toiles, photos, objets où leurs vêtements et bijoux sont mis à l'honneur - mais, ça, on peut les voir au Louvre (les Arts de l'Islam) ou à Berlin (au Pergamon museum). Dans l'ensemble, c'est fort beau et ce sont deux femmes (depuis Ankara et Bruxelles) qui ont mis sur pied cette exposition géniale. Le catalogue aussi est remarquable.

© Porte Ouverte 2007

Haut de la page