GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin de mars 2004

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

Nous vous invitons à la CONFÉRENCE :

Les stéréotypes de genre dans notre langage

par Madame Emmanuelle DANBLON. Licenciée en philologie romane, docteure en philosophie et lettres. Chercheuse à l'ULB

Cette conférence aura lieu le JEUDI 25 MARS 2004 à 19h dans la salle H4.159; 4ème étage du bâtiment H du campus du Solbosch de l'Université libre de Bruxelles, Avenue Héger, 6, 1050 BRUXELLES. Cette conférence se fera sur le mode INTERACTIF.

Cette conférence et les suivantes se placent dans le cadre des activités du G.I.E.F. (Groupe interdisciplinaire d'études sur les femmes), avec l'accord des professeures GUBIN et DE MEUR. PO conserve son autonomie à l'occasion de cette collaboration.

Nous espérons souhaiter la bienvenue à tous les membres et sympathisant(e)s du groupement ainsi qu'aux personnes de leur entourage familial et professionnel.

Les membres de l'U.L.B., en particulier les étudiants, sont cordialement invités.

Dates à retenir: jeudi 6 mai 2004 à 19H et jeudi 3 juin 2004 à 19H

ÉDITORIAL

Plutôt que d'aborder l'un ou l'autre grand sujet, nous préférons évoquer de petits faits qui ne sont pas sans importance dans la vie courante et qui passent souvent inaperçus.

Le parlement européen examine actuellement un projet de directive portant sur l'égalité hommes -femmes en dehors du travail. En Belgique, le Conseil de l'égalité des chances entre hommes et femmes a examiné soigneusement le contenu de ce texte qui met en évidence les nombreuses discriminations de sexe insidieusement cachées.

Un seul exemple, celui des tables de risque établies par les compagnies d'assurance. Elles ne sont pas seulement anciennes mais basées sur la distinction entre les sexes sans tenir compte d'autres facteurs de risque. Il en résulte que les cotisations ou les montants de certaines prestations sont défavorables aux femmes, alors que d'autres normes sont tout aussi valables ou même meilleures que le critère de la distinction entre les sexes et ce sans qu'il en résulte un dommage financier pour les entreprises.

Signalons aussi, au passage, la différence existant dans les frais d'entretien des vêtements des personnes des deux sexes. Il est piquant d'apprendre par un de ses biographes que l'écrivaine française George Sand (dont on célébrera bientôt le bicentenaire de naissance, le 7 juillet), fit scandale à Paris en revêtant des habits masculins sur le conseil de sa mère qui lui recommandait l'économie.

Nous prendrons aussi l'exemple de l'article 80 du règlement du chômage dont on reparle beaucoup. Cet article a un ton très neutre, sans distinction de sexe: une personne indemnisée au chômage et ayant moins de 50 ans ne perçoit plus d'allocation lorsque la durée du chômage dépasse certaines normes et que les ressources de l'ensemble du ménage dépassent un certain plafond. Comme les hommes ont généralement une rémunération supérieure à celle des femmes, ce plafond est plus vite atteint lorsque le mari continue à travailler et que la femme est au chômage que dans la situation inverse et cela est vrai alors que cette «chômeuse suspendue» a dûment cotisé en sécurité sociale.

Il est bon de lire aussi l'article consacré à la violence intra familiale dans le n° 32 de «Bruxelles Santé» (décembre 2003). On y souligne, en effet, que les victimes de violences intra familiales renoncent souvent à l'exercice de leurs droits légaux, par crainte des représailles.

A.H.

BREF COMPTE RENDU DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU GROUPEMENT

Cette réunion a eu lieu à Bruxelles (à Amazone) le jeudi 26 février 2004 sous la présidence de Madame Reina Ascherman, vice-présidente.

Le procès verbal de l'assemblée générale de 2003 a été adopté ainsi que le rapport d'activité présenté par Madame Sanae Mokhtari, secrétaire générale; le rapport des commissaires aux comptes, Mesdames Denise Masson - Mullet et Edith Schouls approuvant le rapport financier 2003 soumis par Madame Cécile Colin, trésorière.

L'assemblée générale a également élu Monsieur et Mesdames Cécile Colin, Gisèle De Meur, Frédéric Milis et Sanae Mokhtari en qualité de membres du comité pour deux ans. Les attributions des membres du comité seront, conformément au règlement, réparties par le comité lui même entre ses membres.

L'assemblée a également reconduit les deux commissaires aux comptes, sortantes, et a nommé à nouveau Madame Anne - Marie Storrer comme conseillère juridique ainsi que Madame Adèle Hauwel comme conseillère et éditrice responsable.

Le budget 2004, présenté par la trésorière Madame Cécile Colin est adopté et on peut espérer qu'il sera en équilibre. L'assemblée a aussi fixé le montant de la cotisation.

Enfin, l'assemblée a adopté une résolution concernant la nécessité de promouvoir l'émancipation économique des femmes comme prévention et remède à la violence intra familiale. On y souligne la responsabilité des pouvoirs publics en matière d'hébergement des victimes des violences et leur responsabilité dans la prévention et la répression des violences faites aux femmes, sans considération pour les prétendues valeurs culturelles.

SOIT DIT EN PASSANT...

Au cours d'une interview radio, la professeure Nelly Schmidt est interrogée sur la biographie de grands économistes dont elle vient d'écrire les portraits. Je constate qu'il n'y a aucune femme parmi les personnages cités. Chaque personnage est assorti d'une caractéristique et l'on en vient à parler du Britannique John Stuart Mill. A son propos on rappelle que son père s'investit longuement dans sa formation intellectuelle mais on omet, dans l'interview, de dire qu'il est l'auteur d'un ouvrage intitulé «On the subjection of women», traduit en français sous le titre «De l'assujettissement des femmes».

Voilà une omission significative.

A.H.

Éhéméride

Le 25 mars 1347, naissance de Catherine de Sienne, décédée à Rome le 29 avril 1380.

Elle ne se contenta pas d'exercer des oeuvres de charité, soignant les pauvres et les pestiférés; mais elle s'occupa de théologie, mit le Saint Siège en garde contre le népotisme, écrivit de nombreuses lettres à des princes de l'Eglise qui la tenaient en haute estime, intervint dans le retour du pape d'Avignon et dans la querelle des schismes en 1376. Canonisée en 1461 et proclamée docteure de l'Eglise le 4 octobre 1970, elle est la deuxième femme à porter ce titre après Sainte Thérèse d'Avila, proclamée le 27 septembre 1970.

Signalons au passage que malgré ces quelques honneurs, les femmes restent expressément exclues du sacerdoce.

Cette attitude antiféministe n'est pas sans influence sur la vie professionnelle des femmes: exclusion d'une femme photographe accréditée lors du Concile de Vatican II en 1967 et refus d'agréation d'une femme diplomate allemande en janvier 1970. Les choses ont peu changé depuis!

A.H.

© Porte Ouverte 2007

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