GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin de mars 2002

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

Conférence «Femmes dans la vie syndicale»

Conférence sur «Les femmes dans la vie syndicale», le jeudi 21 mars à 19 h de Mesdames Erica Borzonello (CSC), Nelly Bribois (CGSLB) et Irène Kaufer (SETCA), dans une des salles d'Amazone (rue du Méridien 10 à 1210 Bruxelles)

Éditorial

Parmi les groupements qui exercent une influence sur la vie quotidienne des individus, sur l'organisation de la société dans un des ses aspects (essentiellement l'activité professionnelle) et dont des représentants siègent dans des organes du pouvoir, il y a les syndicats. Dès lors, il est normal que nous nous interrogeons sur le cheminement des femmes dans la vie syndicale, de la base au sommet, dans les rouages internes et dans la représentation extérieure.

Mais où sont donc les femmes dans la vie syndicale? Où en sont-elles dans la vie syndicale? Quel est le poids des préoccupations des travailleuses dans les programmes des divers syndicats? Comment devenir militant(e) de syndicat et progresser dans la hiérarchie?

Il y a eu des syndicats de femmes et maintenant vous pouvez vous étonner d'entendre une voix mâle chez le représentant officiel de secteur dans lequel les femmes sont majoritaires.

Combien de femmes font une carrière syndicale? On sait à quel sexe appartient le syndicaliste interviewé dans la presse et les autres médias. Mais connaissez-vous le nom et le prénom de ceux qui siègent dans les conseils d'administration de telle entreprise publique.

Dans les négociations collectives entre les partenaires sociaux, employeurs et travailleurs, combien de femmes sont-elles affectées, par exemple, à la technique de l'évaluation des emplois afin de fixer les salaires?

Sur le terrain, ce sont surtout les femmes qui sont l'objet de harcèlement sexuel. Quand donc les employeurs reconnaîtront-ils que leur tolérance dans ce domaine altère gravement le fonctionnement de leur firme et qu'il convient donc qu'ils s'en abstiennent eux-mêmes?

Quand donc les représentants syndicaux le sanctionneront-ils dans leurs rangs?

Enfin, il importe que davantage de femmes soient, en qualité de représentantes syndicales, protégées contre le licenciement, elles qui sont les premières cibles?

Voilà des questions qui méritent d'être approfondies, grâce à nos oratrices du 21 mars 2002.

A. H.

À Kaboul

On a appris avec intérêt qu'en Afghanistan, les femmes, interdites d'instruction et de travail sous le régime des Talibans, se sont présentées au nombre de cinq cents à l'inscription à l'université de Kaboul et que, en raison de la situation qui leur a été faite pendant des années, un bonus de 15% des cotes leur sera octroyé.

Comme les quotas en politique, cette mesure est sans doute de nature à établir à terme l'égalité entre les hommes et les femmes; mais il est certain qu'elle ne peut compenser les lacunes des connaissances et de l'expérience qui résulte de plusieurs années d'exclusion.

Cela vaut non seulement pour les femmes d'Afghanistan en ce moment mais aussi pour toutes les femmes qui sont soumises, en matière d'éducation, de stage ou de travail, à des mesures, même partielles ou temporaires, d'interdiction que celles-ci soient ouvertement déclarées comme telles ou qu'elles soient présentées comme des mesures de «protection spéciale». Balayons aussi devant nos portes fermées.

Femmes diplômées durant leur incarcération

Elles sont une minorité parmi les femmes; elles sont une minorité parmi les personnes de leur condition.

Elles? Ces femmes dont nous parlons, ce sont des détenues. Il est d'une importance capitale pour leur réinsertion dans la société qu'elles aient les mêmes chances que les hommes, notamment en ce qui concerne la formation professionnelle et l'accès aux professions modernes. C'est la raison pour laquelle nous avons appris avec intérêt que des représentants des ministres de l'enseignement et de la justice ont récemment assisté dans un établissement pénitentiaire de la capitale, à la remise des diplômes en informatique mérités par des détenues qui avaient suivi des cours organisés par une association féminine… et il ne s'agissait pas uniquement de cours préparant à des emplois subalternes.

Personalia PO: Mmes Catherine François et Anne Bary-Lenger

Notre membre, Mme Catherine François, est une des deux auteures d'un ouvrage intitulé «Paroles de prostituées"' (Edition Luc Pire ) qui comporte une série d'interviews. Cette auteure est, de longue date, préoccupée par la question. C'est une contribution au débat sur le statut de ces personnes dans la société.

Notre membre, Mme Anne Bary-Lenger, ingénieure agronome (Eaux et forêts), décrit, dans une note en date du 27 mai 2001 les difficultés et le long combat que les femmes ont dû mener pour atteindre l'égalité avec les hommes:

  • Lorsque nous étions étudiants, nous participions régulièrement à des excursions, le plus souvent en forêt soumise; Monsieur Boudru me présentait en disant: «nous avons à présent une jeune fille mais rassurez-vous, elle sait marcher
  • Lorsqu'en 1951 j'ai eu mon diplôme, l'administration m'a écartée en ne m'autorisant pas à présenter le concours des eaux et forêts? sous le prétexte notamment que l'on ne saurait pas comment m'habiller, que je ne pourrais pas être ingénieur de cantonnement car j'aurais dû sortir en forêt la nuit (ce qu'il m'est arrivé de faire par nécessité, accompagnée de mes chiens, à Strainchamps où, par raison d'économie, j'ai rempli toutes les fonctions, y compris celle de garde), et si j'avais insisté en usant de multiples interventions, j'aurais été reléguée dans un bureau à Bruxelles, sans doute au service statistique
  • l'administration a accueilli une première femme ingénieur des eaux et forêts en 1991: son uniforme mis au point en 40 ans équivaut certainement au chef d'&œ lig; uvre d'un grand couturier

L'organisation du mouvement féministe ne date pas d'hier

Dans les Cahiers féministes du 15 février 1902, on peut lire le nom de Louise Van Duuren (fondatrice de PO en 1930) parmi les noms des membres du comité de rédaction. Dans ce document qui date d'un siècle, on peut trouver des thèmes qui restent d'actualité, par exemple, un article sur le 3éme congrès syndical ou les bureaux de placement.

Exposition «Vrouwen, zakenvrouwen»

Le Groupement belge de la Porte Ouverte organise une visite guidée (en français) de l'exposition «Vrouwen, zakenvrouwen» (Des femmes, femmes d'affaires) à Gand le samedi 16 mars à 14h30, à l'abbaye Saint-Pierre de Gand (Sint-Pieters-plein, 9 ) qui est consacrée à l'activité professionnelle de femmes dans la vie économique.

Les participant(e)s s'y rendront par leurs propres moyens, isolément ou en groupe, selon leurs convenances, les frais de déplacement et de droit d'entrée (environ 5 euros) sont à payer en espèces sur place. Les réductions habituelles (seniors) sont en vigueur.

En ce qui concernent les horaires, des trains partent de Bruxelles en direction d'Ostende ou de Knokke, ils s'arrêtent à Gand (Saint-Pierre) après un trajet d'environ une demi-heure.

A l'arrivée, on peut soit prendre en groupe un taxi soit le bus 9 (rare en week-end) jusqu'au carrefour Heuvelpoort, traverser un énorme carrefour et prendre à gauche la Heuvelpoortstraat qui mène vers la Sint-Pietersplein, où l'abbaye se situe à droite.

Exposition «Femmes: travail, salaire, liberté»

«Notre» exposition «Femmes: travail, salaire, liberté», doublée d'une exposition sur «Les femmes dans le Hainaut occidental» est visible à Tournai (au centre culturel, boulevard des Frères Rimbaut 7500 Tournai) du 2 mars au 14 avril. Voilà une nouvelle chance pour vous d'aller la voir avec les personnes de votre connaissance qui sont à Tournai ou dans la région.

© Porte Ouverte 2002

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