GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin de février 2002

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

Éditorial

Alors que la discrimination fondée sur le sexe/genre est la discrimination la plus flagrante, sa disparition n'avance qu'à petits pas et si, après le quasi silence de la présidence belge de l'Union européenne, l'événement de janvier a été le vote qui assurera aux femmes de ce pays, une meilleure place dans la vie politique, le chemin à parcourir sur la voie de l'égalité véritable entre hommes et femmes est encore long.

La constitution proclame l'égalité entre hommes et femmes dans son principe et pour l'avenir. Mais, en attendant, deux des exécutifs de ce pays ne comptent aucune femme (celui de Bruxelles-capitale de l'Europe et celui de la communauté germanophone) sans compter les exécutifs multiples d'un niveau moins élevé. L'inégalité des chances entre hommes et femmes est tellement ancrée dans les mœurs qu'il faut l'artifice des quotas de départ sur les listes politiques pour essayer d'obtenir une parité hommes-femmes qui n'existe pas à l'arrivée.

Et cette inégalité des hommes et des femmes à l'arrivée a pour cause l'inégalité globale entre les hommes et les femmes dans toutes les sphères de la société. Il ne suffit pas d'une loi ou d'une réforme de la constitution dans un domaine donné; il faut une action féministe globale dans tous les domaines, ici et ailleurs, et il faut que cesse l'acceptation par des «femmes elles-mêmes» d'une situation que nous combattons. Il faut qu'on cesse de dire aux femmes que toutes les barrières dont on les entoure ont été érigées «pour leur bien».

Il faut qu'elles-mêmes cessent de le croire!

A. H.

À propos des dernières élections communales

Sous le titre de «Vers une démocratie paritaire», le Ministère fédéral de l'Emploi et du Travail publie une analyse des résultats des élections communales et provinciales du 8 octobre 2000, où il est question du nombre, pourcentage, moyennes et rapport des voix de préférence accordées à des femmes par province aux élections communales de 2000.

Ce qui comptent pour le résultat final, ce n'est pas seulement le nombre de voix de préférence mais aussi la place sur la liste. Le vrai «problème» existe en amont de l'élection, dans la vie politique quotidienne.

Un prix «cactus»

En termes très peu parlementaires, un député du parlement de la communauté française a déclaré qu'il voterait cette «connerie» (sic) quand les hommes accoucheraient.

Les femmes dans le sport

Le professeur Guy Crèvecœur (directeur de ULB-Sport) déclaraient naguère que, si elles sont de plus en plus nombreuses à faire du sport, les femmes sont encore, dans ce domaine, victimes de nombreuses discriminations.

Les femmes sont sous-réprésentées dans les organes de gestion: en Belgique francophone, il n'y a que 96 femmes sur les 870 membres des conseils d'administration des fédérations sportives (soit 11%) et le Comité olympique interfédéral ne compte qu'une seule femme parmi 27 hommes!

Les sponsors sont moins généreux à l'égard des sportives de haut niveau et les arbitres sont moins payés pour les compétitions de femmes.

Cependant, on voit du progrès; la pilote allemande Jutta Kleinschmitt est une des vedettes du Paris-Dakar et c'est une femme, Vanina Ickx, qui en Belgique succède à son père dans la course; si les femmes sont parfois des héritières sans terre, dans ce cas, il s'agit d'une héritière avec auto comme Merckx a été un héritier avec vélo.

Présence belge au Parlement européen

On a appris avec intérêt que Mme Miet Smet, députée européenne bien connue pour son intérêt à l'égard de la condition des femmes, a été élue questrice du parlement européen. Elle est la seule représentante de notre pays ayant un poste dans le bureau de cette assemblée.

© Porte Ouverte 2002

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