GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin de juillet 2001

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

Le sexisme à l'école

Conférence ce jeudi 16 mai 2002 à 19 heures, avec Mme Nadine Plateau, présidente de l'Université ses femmes.

Cette date est aussi le 120ème anniversaire de la naissance d'Elin WAGNER, née à Lund (suède) en 1882, décédée le 7 janvier. Ecrivaine, membre de l'Académie suédoise. Elle a introduit dans la littérature le personnage de la femme indépendante. Elle fut aussi une militante féministe convaincue, une bourse d'études est octroyée en Suède à une féministe qui consacre une étude au droit des femmes.

Décès à Turku (Finlande) le 20 juin 1759 de Margareta GAVELIN-CAPSIUS

En ce début de vacances scolaires, il est normal de commencer nos communications par des informations et/ou des réflexions sur l'orientation à la poursuite d'études ou de formation des jeunes... et des moins jeunes.

QUO VADIS? Où vas-tu ?

C'est le titre d'une campagne menée par le ministère fédéral de l'emploi pour attirer davantage de femmes vers des carrières habituellement considérées comme masculines, de façon à diversifier les possibilités de travail des femmes.

Il y a des initiatives de formation dans des métiers comme tisserands, soudeurs, informaticiens, chauffeurs de bus, électriciens et monteurs de châssis. 72% de ces femmes ont trouvé un emploi dans une de ces fonctions.

Il importe que la mixité, la parité, apparaisse partout et que tous aient l'image d'une société hommes-femmes. C'est spécialement vrai pour les jeunes.(on voit des pompiers ; mais, bien qu'ouverte aux filles, l'école des cadets pompiers de Dinant ne compte que 3 fillettes parmi sa cinquantaine d'élèves)

Tout se prépare - les élections aussi

Les élections générales n'auront normalement lieu que dans deux ans. Mais il n'est pas trop tôt pour jeter un regard en arrière sur les résultats des élections du 13 octobre 1999 en regardant, par exemple, le tableau suivant que nous empruntons à l'ouvrage intitulé : "La participation politique des femmes à l'issue des élections du 13 juin 1999" publié par la direction de l'égalité des chances du ministère fédéral de l'emploi et du travail.

Pourcentage de candidates, de candidates aux places éligibles et d'élues directes par assemblée-comparaison élections du 13 juin 1999

(un tableau manque)

Malgré les différences qui peuvent exister entre les diverses assemblées, nous voulons souligner deux éléments :

  • l'importance du travail à fournir en permanence dans les partis en amont des élections pour qu'un nombre suffisant de femmes soient placées en ordre utile (N.D.L.R. Appelées candidates éligibles dans le rapport) ;
  • la nécessité de continuer à promouvoir le vote de préférence exclusif en faveur des candidates.

Il va sans dire qu'on observe des différences entre les assemblées et on les trouve aussi entre partis. Il n'en demeure pas moins vrai que, dans l'exemple, c'est bien la place occupée par les candidat(e)s sur les listes qui semble déterminer leurs chances d'élection.

Il va sans dire que c'est aussi la carrière qui doit être envisagée, par exemple la participation aux travaux des commissions créées dans les assemblées et l'accession à leur présidence.

On doit également faire remarquer une fois de plus que la composition des assemblées à une incidence sur la composition du pouvoir exécutif. Pour étayer ce propos, on remarquera que les chiffres globaux du pourcentage d'élues sont identiques à ceux de la participation des femmes aux gouvernements en comparant le tableau ci-dessus à celui qui figurera ci-dessous.

Nombre absolu et pourcentage de femmes ministres par niveau de pouvoir-avril 2000:

(un tableau manque)

De nouveau, des sportives se distinguent

Deux jeunes championnes belges de tennis ont reçu des honneurs mérités après un championnat de tennis et on fait distinguer notre pays. Elles, les deux sportives n'ont pas seulement témoigné de grandes qualités professionnelles mais aussi d'un fair play qui doit servir de modèles à tous les sportifs.

Et, dans le même temps, le ministre compétent, M.Rudy Demotte, annonce un vaste programme pour favoriser les activités sportives des femmes.

Est-ce une simple coïncidence ?

Dans une vie syndicale

C'est un aspect important de la vie sociale ; les activités syndicales font partie intégrante de la sphère de l'activité professionnelle.

Il y a les membres cotisant, il y a les militants, les délégués, etc.

Il faut que les femmes soient impliquées dans cette activité. Certes, il y a un certain nombre de femmes parmi les dirigeants syndicaux et l'on parle même d'une future désignation au sommet ; on mentionne la désignation d'une femme dans une centrale syndicale. Dans la vie de tous les jours des entreprises, il y a des femmes actives et responsables. Mais on peut parfois s'étonner de voir et d'entendre que les chefs syndicaux dans des secteurs d'activités largement "féminisés" sont des hommes.

Il ne faut pas oublier que les syndicats négocient avec les employeurs notamment les rémunérations. Un syndicalisme éveillé sait débusquer, dans les tractations, les compromis qui amènent certains hommes à faire attribuer une valeur inférieure aux capacités exigées dans les tâches exercées principalement par des femmes. Il faut détecter les astuces de l'évaluation des tâches pour établir et comparer les salaires.

La C.N.E. (syndicat chrétien des employés) a récemment consacré une journée d'études à la rémunération juste mais nous regrettons qu'on n'ait pas assez souligné l'importance du critère essentiel de l'égalité entre les personnes des deux sexes. C'est an aspect prioritaire d'une rémunération juste.

Un aveu

Nous sommes inondé(e)s d'informations au point qu'il faille beaucoup d'attention pour découvrir que certains éléments d'information qui nous intéressent et nous concernent manquent ou encore que, sous un titre très prometteur, se dissimule un aveu C'est la raison pour laquelle il importe de lire d'un ?il féministe dans chaque pays, les rapports officiels que les autorités envoient aux divers organes qui s'occupent du droit des femmes dans les organisations internationales, rapports périodiques exigés des états parties à des traités internationaux comme les conventions des Nations Unies, par exemple.

Nous rappelons cette préoccupation alors même que la hasard d'une lecture nous met sous les yeux le rapport du Maroc au comité pour l'élimination de la discrimination l'égard des femmes, organe des Nations Unies (CEDAW/C/MOR/2).

Nous lisons à la page 31 : "En ce qui concerne les forces armées, des mesures ont été prises pour permettre aux femmes d'accéder à certaines fonctions à caractère social ou sanitaire" (N.D.L.R. c'est nous qui soulignons). Voilà une indispensable limitation aux chances d'emploi, d'une part, et une évidente ségrégation des sexes.

Et, plus loin, nous lisons à la page 33 que, bien que nombreuses dans la fonction publique, elles occupent souvent les échelons inférieurs de la hiérarchie. En 1996, elles étaient 12%. Seules 22% d'entre elles se trouvaient à des échelons supérieurs. Cette situation existant malgré les dispositions d'un dahir de 1958 qui établit l'égalité des personnes des deux sexes en matière de recrutement et de promotion dans la fonction publique.

L'auteur du rapport reconnaît que la promotion des femmes est, en fait toujours écartée ou retardée et ce n'est pas à elles qu'on confie les dossiers les plus valorisants.

Le rapport a été écrit en 2000 et les statistiques qu'il cite sont déjà anciennes et il serait intéressant de connaître la situation actuelle et l'évolution depuis l'accession d'un nouveau roi au trône.

On connaît aussi la lutte dans femmes du Maroc dans le domaine du code de la famille et de la répudiation, les dispositions en la matière influant sur la condition des Marocaines de notre pays.

Le rapport de l'O.N.U. traite aussi du salaire minimum et des revenus respectifs des hommes et des femmes (page 34) Dans le secteur public, si l'on considère les tranches de rémunérations supérieures, l'on constate que 5,4% des agents de l'Etat perçoivent un salaire annuel équivalent ou supérieur à 120.000 dirhams soit 10.000 dirhams par mois, mais ce groupe ne comprend que 2,6% des femmes fonctionnaires, contre 6,7% des hommes, ce qui montre bien la situation privilégiée de ces derniers sur le plan de la rémunération dans l'administration. Les écarts de salaires sont encore plus importants dans le secteur non structuré de l'économie, qui vit en marge du droit du travail."

Nous apprenons que, dans les régions urbaines, 32% des femmes et 22,6% des hommes vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Toujours à la page 34, nous lisons un aveu étonnant et/ou méritoire, sous la plume d'un auteur officiel. L'égalité des hommes et des femmes en ce qui concerne le salaire minimum "ne doit pas faire oublier qu'il existe des discriminations ouvertes dans le secteur privé ou plus subtilement dans le secteur public et parapublic."

Une vocation et une profession?

On a eu l'occasion de prendre enfin connaissance des revendications de celles qu'on appelle les gardiennes encadrées, ces personnes qui, chez elles, élèvent de jeunes enfants dont les parents travaillent et qui n'ont pas de place dans une institution d'accueil (crèche). Elles sont considérées comme des femmes au foyer, des volontaires mal rémunérées, surveillées et ne bénéficiant pas, par leur travail, d'un statut de sécurité sociale.

Leur statut social ne comporte que les droits dérivés par le travail d'un membre de leur famille; soins de santé : oui; incapacité de travail ou allocation de chômage ou pension de retraite : non.

Les intéressées réclament la reconnaissance de leur profession.

Est-il étonnant que quelque dix mille personnes concernées soient toutes des femmes (montrez-nous les gardiens encadrés!). Non parce que cette activité serait le résultat d'une vocation mais bien parce qu'il s'agit d'une activité sans avenir, instable, d'une situation pleine de responsabilités non reconnues ni valorisantes ?

© Porte Ouverte 2001

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