GROUPEMENT BELGE DE LA PORTE OUVERTE

pour l'émancipation économique de la travailleuse

Bulletin d'avril 2001

Périodique mensuel d'information et d'opinion féministe; les articles signés n'engagent que la responsabilité de leur-s auteur-e-s.

Conférence

Nous vous invitons à notre prochaine séance Mesdames HANNA DEROOVER et MARIE GODIN, étudiantes de deuxième candidature en sciences sociales à l'Université libre de Bruxelles, qui feront à notre tribune une CONFERENCE (avec animation audiovisuelle) intitulée

Petit historique sur la condition de la femme

le jeudi 19 avril 2001 à 19h dans une des salles d'AMAZONE, rue du Méridien 10 à 1210 Bruxelles (Bus:65-66.Métro:Botanique ou Madou. Trams: 92-93-94).

Une rencontre entre générations - Un regard novateur - le passé et l'avenir, techniques à la page.

Venez à cette réunion. Annoncez-la autour de vous. Amenez-y les personnes de votre entourage et de votre connaissance.

L'activité de votre groupement en 2000

Comme vous le savez, l'assemblée générale a eu lieu le 22 février 2001 et les personnes présentes ont adopté le rapport d'activité de l'année 2000.

Tous et toutes les destinataires de notre circulaire mensuelle ont eu connaissance de la série de nos conférences générales ainsi que de toutes les activités en rapport avec la "Commémoration 2000" que nous avons organisées à l'occasion des anniversaires de naissance des deux fondatrices du groupement, Louise De Craene-Van Duuren et Georgette Ciselet. C'est la raison pour laquelle nous nous contentons de reproduire ici le passage du rapport 2000 qui concerne les démarches faites par le Groupement auprès des autorités compétentes.

Démarches et action

La Commémoration 2000 a absorbé beaucoup de temps et exigé beaucoup d'activités pratiques et de tâches administratives et matérielles qui ont peut-être nui à l'activité proprement idéologique du Groupement et l'ont réduite. Ce fut peut-être une erreur regrettable, d'autant plus que la commémoration n'a pas eu le retentissement qu'elle méritait.

Parmi les démarches officielles et l'action publique, signalons:

  • l'année 2000 étant celle des élections sociales (dans le secteur privé) ainsi que des élections communales et régionales, P.O. a mené campagne- une modeste campagne- pour le vote de préférence pour les candidates; en vue d'une réforme de la fiscalité, P.O. a réclamé à cette occasion la suppression intégrale du cumul fiscal des revenus des époux;
  • P.O. a fait connaître aux autorités son opinion sur la proposition de loi Mahoux et consorts qui tendrait à noyer la discrimination de sexe;
  • P.O. s'est inquiété pour la même raison du projet du ministère fédéral de l'Emploi qui tendrait à présenter un projet de loi anti-discriminatoire concernant les femmes;
  • P.O. a exprimé à la ministre wallonne de l'Emploi son désir de voir créer dans ce ministère une cellule anti-discriminatoire concernant les femmes;
  • P.O. a adressé une lettre au ministère des Affaires économiques au sujet du recensement 2001, en raison d'une question de vie privée posée uniquement aux femmes dans le recensement de 1991.

Le plus souvent les réponses ministérielles consistent en un accusé de réception poli. Nous apprécions infiniment les informations que nous donnent en temps utile celles de nos membres qui sont mandataires publiques.

Davantage de femmes partout

Serions-nous dans l'ère du postféminisme? Les détracteurs du féminisme ne manquent pas; il y en a d'au moins deux espèces: les uns sont des adversaires déclarés du féminisme tandis que les autres se déclarent féministes et essaient de nous persuader que, les femmes ayant désormais atteint l'égalité avec les hommes, le mouvement féministe n'a plus aucune raison d'être.

Soulignons d'abord que d'autres mouvements d'opinion et/ou de revendications qui, eux, ont atteint leurs buts avoués, qui bénéficient d'une large publicité et exercent une hégémonie dans la société ne renoncent pas à leur action. A supposer que le féminisme ait triomphé, pourquoi les féministes le feraient-ils (elles)?

En outre, il importe de souligner que les femmes sont bien loin, dans un groupe social quelconque, d'avoir atteint l'égalité de chances et de droits avec les hommes. Si l'on peut se réjouir de voir davantage de femmes accéder à des responsabilités élevées, il faut reconnaître que le fait même de souligner avec satisfaction leur ascension est dans un certain sens une preuve supplémentaire de l'inégalité qui persiste entre les personnes des deux sexes, inégalité qui est le lot de la grande majorité des femmes.

Des statistiques globales sont relativement accessibles dans certains groupes sociaux.

On nous parle, par exemple, d'un accroissement de la proportion des femmes actives dans la vie politique ou l'administration.

Mais les chiffres sont à la fois plus rares, moins accessibles et moins brillants dans les autres allées du pouvoir.

L'emploi et, en général, l'activité professionnelle qui fait beaucoup pour le statut d'une personne dans la société, est plus faible chez les femmes que chez les hommes tout particulièrement dans notre pays, tandis que, comme le souligne le Lobby européen des femmes, ce sont elles qui accomplissent 80% des travaux ménagers? et que ce sont particulièrement les femmes qui, dans les pays en développement assurent les cultures vivrières gratuites.

On se plaît à souligner que les femmes migrantes ont des salaires moindres que les femmes belges mais on se tait sur le fait que les hommes migrants ont de meilleurs emplois et de meilleurs revenus que les femmes migrantes.

Un magazine (Trends Tendance du 1er février 2001) a récemment consacré un article bien documenté sur la situation des femmes dans les cadres des entreprises du pays (illustré en couverture par une photo supposée être celle d'une "manager" mais qui est digne d'une pin-up !). Il en résulte qu'une entreprise sur douze est dirigée par une femme.

Quant au "Soir magazine", il a fait le compte des 100 personnalités les plus en vue du pays quant au pouvoir, à l'argent et à la notoriété; parmi elles, on ne compte que huit femmes.

En ce qui concerne le pouvoir dans les finances, on ne compte qu'une femme vice-gouverneure de la Banque nationale de Belgique; mais il est question de désigner deux femmes du secteur bancaire parmi les régents de cette institution.

Non, nous ne sommes pas à l'ère du post-féminisme !

Les temps ont-ils changés?

On se souvient de l'indignation que souleva, en son temps (il y a près d'un siècle) l'attentat perpétré par une suffragette britannique contre le tableau d'un peintre célèbre exposé dans un musée, elle voulait souligner, par son geste, la discordance entre l'intérêt pour une oeuvre (objet, croyances, nous nous rappelons une souscription nationale) et l'indifférence du public à l'égard du traitement subi par les militantes du suffrage des femmes (arrestation, détention, grève de la faim, alimentation forcée).

Et maintenant ne voit-on pas la discordance entre l'émotion soulevée dans le monde par la destruction d'oeuvres d'art séculaires par les Talibans d'Afghanistan et le sort fait par eux à l'ensemble de la population féminine du pays (réclusion à domicile, refus d'instruction, refus de les laisser travailler, etc.).

Une femme ne vaut-elle pas une statue?

Non, les temps n'ont pas changé.

Nomination à la police de Charleroi

Nous nous plaignons, à juste titre, de l'absence de femmes à la tête de la police fédérale. Mais nous vous annonçons avec plaisir que la ville de Charleroi a une femme à la tête de sa police locale: Mme Francine BIOL.

Un exemple à suivre.

Nous ne quittons pas la Commémoration 2000

Le lycée Henriette DACHSBECK (rue de la Paille à Bruxelles) célèbre le 125ème anniversaire de sa fondation. On sait qu'il joua un rôle capital dans le processus de l'émancipation des femmes de ce pays. Rappelons aussi qu'une de nos fondatrices, Louise De Craene-Van Duuren y fit sa carrière d'enseignante.

L'EXPOSITION sur le travail des femmes, organisée autour de la personnalité de nos deux fondatrices continue à être présentée. Elle aura lieu à PERUWELZ, sur l'initiative de l'Athénée de la ville, dans la salle "Le Cellier" (espace Eugène Sarot) du mardi 17 au jeudi 19 avril 2001 (de 10 à 12h et de 14 à 16h30) avec une visite et un déjeuner départ le jeudi 19 (pour plus de renseignements, contacter Mme Manfroid au 0478/54.16.15.). Voiture omnibus partant de Mons à l'heure 01 atteint Péruwelz en une demi-heure environ. Et si vous n'habitez pas cette région, vous y avez peut-être des connaissances que cette exposition intéresserait.

Enfin notre livre sur "Deux féministes" reste disponible sur les lieux de l'exposition, au siège social du Groupement ou à la librairie Artémys (galerie Bortier 8 à 1000 Bruxelles) au prix de 100 FB; on peut l'envoyer à vos ami(e)s moyennant le versement préalable de 150FB au compte 000-0361649-33 du Groupement de la Porte Ouverte.

© Porte Ouverte 2001

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